Momas : Tient
son nom de Boas et du dieu Momus qui a inspiré Érasme
dans son "éloge de la folie" et dont l’histoire reste à écrire.
Momus,
fils de la nuit, dieu de la raillerie et des bons mots, fut précipité sur la
terre par ses collègues parce qu’avec sa sagesse importune, sa manière de
tourner en ridicule les hommes et les dieux, il troublait l’ordre divin.
Depuis, dit-on, les dieux s’amusent beaucoup plus librement grâce aux
bouffonneries du fameux Priape (je vous laisse imaginer les gauloiseries de ce
dieu en bois de figuier), et grâce à Vulcain lui-même, bouffon attitré des
festins divins, dont la boiterie, les plaisanteries, les bêtises (c’est Homère
qui le dit) font pouffer sous la table… Tandis qu’en bas, pas un mortel ne
daigne offrir l’hospitalité à l’exilé Momus, pauvre bouffon qui va, son
masque d’une main et sa marotte de l’autre.
Momus
apparaît en Provence vers le XVème siècle dans les jeux de la Fête-Dieu,
où il avait le droit, avant que la noblesse et le clergé s’en plaignent et
le rejettent du cortège officiel au XIXème siècle, de dire aux uns
et aux autres, en couplets rimés, leurs quatre vérités.
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Aquarelle de Christiane P
inspirée par une marionnette : auteur inconnu
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